Urbanisme et patrimoine
Faire des travaux (conseils et répertoire)

 

 

Avant d'entreprendre des travaux sur votre bâtiment, quelques principes de base permettent de mieux préparer votre projet : 

  • Connaitre son bâtiment: quel est son style architectural ? quels sont ses éléments caractéristiques ? quelle était son apparence d'origine ? (Photographies anciennes, maisons voisines....)
  • Consulter la réglementation: plusieurs secteurs du village sont soumis à un PIIA afin d'assurer la cohérence et l'harmonie du milieu. Les règlements sont disponibles dans la section règlements d'urbanisme.
  • Planifier à long terme : établissez un calendrier des travaux, hiérarchisez les priorités et définissez le type d'intervention souhaité afin de mieux orienter vos choix et budgéter les dépenses.
  • Privilégier l'intervention minimale: il vaut mieux réparer plutôt que de remplacer pour des raisons financières, écologiques et patrimoniales.
  • Faire appel à des professionnels/artisans spécialisés en patrimoine. Les coûts de main-d'oeuvre seront sans doute plus élevés mais les professionnels pourront vous guider vers des matériaux de qualité et des savoirs traditionnels éprouvés.

Voici des répertoires reconnus :  Répertoire de Maisons anciennes du Québec  et Répertoires - Conseil des métiers d'art du Québec.

La MRC de la Haute-Côte-Nord subventionne les esquisses réalisées avec le SARP.

L'entretien

Pour limiter les coûts des travaux, il est important d'adopter une méthode préventive en entretenant son bâtiment. Il est recommandé de faire une inspection visuelle annuelle de la toiture, la structure (fondation, façade...), le revêtement (fissures, joints évidés, peinture écaillée...), la plomberie (fuite), les portes et fenêtres (étanchéité, pourriture...), l'écoulement d'eau (pentes de ruissellement et gouttières) ... Dès avril 2026, les municipalités devront adopter un règlement sur l'entretien et l'occupation afin de préserver le cadre bâti des villes.

L'entretien est généralement simple et réalisable soi-même mais il doit être fait périodiquement. Cela comprend des tâches de nettoyage, de sablage, de peinture et de réfections mineures comme :

  • Peinture : Avant de peindre, laver les surfaces en douceur pour éliminer la poussière, gratter la vieille peinture et sabler. Pour le bois on recommande de la peinture à l'huile de lin traditionnelle, de la peinture au latex ou de la teinture. Les retouches de peintures évitent la pourriture due à l'humidité et la décoloration due aux rayons UV.                                                                                                ATTENTION on ne peint pas la brique ni la pierre pour éviter d'étouffer ces matériaux.
  • Rejointoyement des joints de maçonnerie si le mortier s'effrite et tombe sans déformation apparente du mur (dans ce cas problème structurel).
  • Nettoyage des bardeaux en bois de la toiture et des gouttières au printemps et à l'automne pour enlever les feuilles mortes et la mousse responsable de champignons et de moisissures. Idéalement, élaguer les arbres surplombant la toiture afin de favoriser son séchage.
  • Laver tous les ans la partie en bois des portes et fenêtres avec une eau savonneuse et tous les 5 à 8 ans masticage des vitres.
  • Chauffer un minimum pendant la saison froide pour réduire l'humidité et éviter des bris, surtout dans un immeuble inoccupé.

ATTENTION aux matériaux dits « sans entretien » comme le vinyle ou le pvc qui ont une durée de vie plus courte et ne peuvent pas être réparés, même partiellement, contrairement aux matériaux traditionnels. Sur du long terme ils ne sont ni écologiques, ni économiques.

La restauration

Lorsque l'entretien ne suffit plus il faut privilégier la restauration au remplacement, à la rénovation. La restauration consiste à réparer ou, en cas de détérioration très avancée, à remplacer avec le souci de rétablir un état antérieur, d'origine ou non. Il est essentiel de cibler d'abord les matériaux les plus vulnérables aux intempéries comme les boiseries extérieurs (portes, fenêtres, éléments ornementaux), les métaux ouvrés (escaliers, balustrades) et les tôleries (corniches). Une réparation rapide sur une partie abîmées ou pourries permet d'éviter une dégradation complète de l'élément et donc un surcoût. Par exemple, un revêtement de planche à clin peut être réparer localement sur les points de pourritures/cassures.

Il faut viser des interventions réversibles, c'est-à-dire des interventions plus ou moins mineures qui n'affectent pas les caractéristiques essentielles d'un bâtiment. Par exemple, le changement des portes et des fenêtres, le remplacement des matériaux de revêtement et de toiture, les travaux de peinture et les réparations mineures sont considérés comme des interventions réversibles, car on peut revenir en arrière sans opérations majeures. En contrepartie, un surhaussement d'un étage ou une modification de la toiture, le déplacement, l'agrandissement et la réduction d'une ouverture ainsi que la suppression d'une galerie ou d'un balcon sont des interventions jugées irréversibles, car elles demandent des travaux majeurs et complexes pour revenir à l'état antérieur.

Il est primordial de conserver les éléments architecturaux traditionnels comme les moulurations et les décorations de rive. Ces éléments caractéristiques de la maison sont uniques et irremplaçables et pourtant ce sont les premiers éléments à disparaître lors des travaux.

La rénovation

La rénovation doit être envisagée uniquement en dernier recours, lorsque l'entretien ou la restauration ne suffisent plus.

La démolition est à éviter, il faut d'abord privilégier la conservation ou le recyclage des matériaux (voir éco-bâtiment ou recyc-québec). La démolition est coûteuse financièrement pour le propriétaire mais aussi pour l'environnement puisque c'est l'industrie qui consomme le plus de ressource au Québec et qui génère 32% des déchets de la province (Bilan de la gestion des matières résiduelles). 

Depuis 2023, toutes les municipalités doivent appliquer un règlement de démolition qui encadre et régule les demandes afin de protéger le patrimoine bâti et d'en limiter les impacts négatifs.